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les plaines


LES GIBOULÉES


À l’Occident, là-bas,

Des nuages montent par tas,
Des nuages couleur d’ardoise sombre.
Ils s’élèvent tel un grand vol
Et leurs ailes font circuler des ombres,
De lieue en lieue, au ras du sol.
L’averse choit sous la nuée,
Battant les toits et les auvents
Comme les grains le creux d’un van ;
Les bois, là-bas, avec leurs branches remuées

Balayent les airs, de loin en loin.


Avec ses bras géants, le vent du nord

La tord
Et la projette par rafales

Dans les jardins peuplés de bourgeons d’or ;