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Aux deux côtés de la rivière
Poussent par tas des fleurs trémières,
Et la vierge, de berge en berge,
Cherche les lys royaux
Et les iris debout sur l’eau
Comme flamberges.

Puis cueille, avec ses doigts
Un peu roides de séculaire empois,
Un insecte qui dort, ailes émeraudées,
Au cœur des plantes fécondées.

Et de sa douce main, enfin,
Détache une chèvre qui broute
À son piquet, au coin des routes,
Et doucement la baise et la caresse,
Et doucement la mène en laisse.

Et puis, la petite vierge Marie
Sen vient trouver le vieux tilleul de la prairie
Dont les rameaux, pareils à des trophées,
Récèlent les mille légendes ;