Page:Vergne - Les Variations de l’équilibre thermodynamique.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
84
H. VERGNE ET J. VILLEY.

qui se correspondent sur une même horizontale les pentes des tangentes sont de même sens.

On pourrait encore sur la figure 15 étudier, soit la fusion (par échauffement progressif) d’un cristal mixte homogène en parlant d’un point figuratif H, soit la solidification (par refroidissement progressif) d’un liquide mixte homogène en partant d’un point figuratif K. Ici encore ces phénomènes de fusion ou de solidification d’un mélange double (sous pression constante ) s’échelonnent sur tout un intervalle de température, contrairement à ce qui arrive dans le cas d’un corps pur unique[1].

Ainsi qu’il arrivait au paragraphe précédent, les formes représentées sur la figure 15 ne sont pas les seules possibles pour les courbes d’équilibre C et C’. Le solidus C et le liquidus C’ peuvent avoir aussi les formes représentées sur les figures 16 et 17, avec point commun Q d’ordonnée maxima ou minima, appelant les mêmes remarques que celles qui ont été faites dans le cas de la vaporisation.

Les trois formes de courbes représentées sur les figures 13, 16 et 17 se rencontrent effectivement. Par exemple, le système (antimoine-bismuth) rentre dans le premier cas, le système (manganèse-nickel) dans le second, le système (cuivre-or) dans le troisième.

Enfin, dans l’étude de la solidification d’un mélange double, il faut signaler encore le cas, possible et fréquent, où la solution liquide homogène constituée par les deux composants 1 et 2 fondus l’un dans l’autre peut, suivant sa concentration, laisser déposer par refroidissement deux espèces différentes de cristaux mixtes (non isomorphes) ; si la solution est riche en composant 1, elle déposera des cristaux isomorphes de 1, si elle est riche en composant 2, elle déposera des cristaux isomorphes de 2. Ces deux types de cristaux seront d’ailleurs l’un et l’autre des cristaux mixtes contenant les deux corps en proportions continûment variables (isodimorphisme).

À chacun de ces types correspondra un solidus C et un liquidus C'.

  1. Le phénomène de solidification appelle la remarque suivante. La solidification commence à la température 0, et le premier cristal déposé à la composition N. Lorsque la solidification se poursuit, la température continuant à baisser, la composition du cristal déposé varie suivant NMP. Le dépôt solide se fait donc par couches successives de composition variable du cœur à la surface. Cette hétérogénéité, qui est importante en Métallurgie, disparaît plus ou moins complètement par l’operation du recuit.