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LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE.

modifieront sa composition matérielle brute (définie par l’ensemble des masses pt qui ont été introduites dans le récipient) et aussi en général sa composition chimique (définie par les proportions des divers composants présents).

L’addition est très facile à réaliser. La soustraction d’un composant semble au contraire, à première vue, irréalisable dans un mélange homogène. On peut cependant la concevoir en faisant appel à des parois semi-perméables, qui laisseraient sortir seulement le composant considéré. Nous parlerons donc d’addition au sens algébrique de ce mot, cette addition pouvant en principe être positive ou négative.

Cette addition, qui apporte au système l’énergie interne de la masse additionnelle, s’accompagne aussi d’une fourniture (algébrique) de travail au système, sauf dans le cas particulier où le volume reste, au cours et à la fin de l’addition, égal à la somme des volumes occupés initialement par la masse principale et par la masse additionnelle[1].

Ce travail extérieur, et aussi le travail éventuel (algébrique lui aussi) des forces intérieures (forces de cohésion, ou forces chimiques s’il y a des transformations chimiques), créent (algébriquement) de l’énergie cinétique thermique. Il y aura donc en général modification de température si l’addition est adiabatique, c’est-à-dire si le système est bien isolé thermiquement. Si le système n’est pas thermiquement isolé, et si en particulier il l’est tellement peu qu’il garde une température constante (égale à celle de l’extérieur), il échangera en général de la chaleur avec l’extérieur.

Ces échanges d’énergie, provoqués par l’addition matérielle, viennent compliquer l’étude de son action directe en y mêlant des modifications plus ou moins complexes des variables thermodynamiques

Pour arriver, dans une telle étude, à des conclusions simples, il y a lieu de séparer soit les facteurs d’action, soit les variables sur lesquelles ils agissent directement.

Isoler le facteur d’action qu’est l’addition matérielle, c’est empêcher

  1. Il en serait cependant de même dans des cas exceptionnels, qui ne méritent pas une attention spéciale, où il y aurait deux variations de volume successives en sens opposés avec des valeurs de la pression telles que le travail total algébrique soit nul.