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LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE.

ou le titre en antimoine (composant 1), peut prendre toutes les valeurs comprises entre 0 et 1.

Le système est bivariant. Si donc on impose la pression à chaque valeur de la température correspondra une composition chimique bien déterminée, c’est-à-dire un titre pour la phase liquide et un titre pour la phase solide[1].

Pour étudier les équilibres du système, nous pourrons donc construire, pour chaque valeur de la pression imposée, un graphique tel que celui de la figure 15, en portant en ordonnées la température et en abscisses les deux titres et du composant 2 dans les phases solide et liquide qui sont en équilibre à cette température. La même figure 15 pourra encore être utilisée, à cette différence près que la courbe C sera cette fois relative à la phase solide et la courbe C’ à la phase liquide.

La courbe C' qui limite le domaine supérieur correspondant aux états homogènes liquides (domaine marqué gaz sur la figure 15) a reçu le nom de liquidus. La courbe C, qui limite le domaine inférieur correspondant aux états homogènes solides (domaine marqué liquide sur la figure 15 a reçu le nom de solidus[2].

Nous pouvons naturellement transposer ici tout ce qui a été dit au paragraphe précédent au sujet des deux courbes C et C’. Énonçons les résultats. Le sodidus C et le liquidus C’ vont se couper sur l’axe au point A1 d’ordonnée égale à la température de fusion du composant 1 pur, et aussi sur l’axe au point A2 d’ordonnée égale à la température de fusion du composant 2 pur (l’indice 2 est affecté, au composant le plus fusible). Le solidus C est toujours au-dessous du liquidus C’ ; et en deux points M et M’ de ces deux courbes

  1. Ainsi qu’il a été dit au paragraphe 29, les phénomènes de solidification dépendent peu de la pression ; de plus, si l’on opère dans des vases ouverts à l’atmosphère, on peut faire abstraction de la phase vapeur.
  2. Lorsqu’au paragraphe 29 nous étudiions la solidification d’un mélange simple, nous n’avions pas à considérer de courbes solidus, puisque le précipité qui se déposait alors était l’un des composants pur. Ou plutôt le solidus se réduisait simplement à une portion soit de la verticale soit de la verticale suivant qu’il se déposait l’un ou l’autre composant. Même lorsqu’au paragraphe 30 il se déposait un composé défini, tel qu’un hydrate, c’était un corps pur de titre parfaitement déterminé, et le solidus se réduisait encore à une portion de verticale par exemple pour l’hydrate Bo2Li, 8H2O de la figure 13, c’était une portion de la verticale du point I.