Page:Vergne - Les Variations de l’équilibre thermodynamique.djvu/83

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE.

ensuite disparition de la phase liquide avec dépôt de l’eutectique d’hydrate et de glace.

Les solutions de sel marin dans l’eau (système NaCl—H2O) comportent un diagramme du type représenté par la figure 14, avec dépôt de l’hydrate NaCl, 2H2O entre les températures (du point de transition) et (du point d’eutexie, environ -21°C., qui correspond au mélange réfrigérant connu de glace et sel marin)[1].

Naturellement l’étude des solutions saturées peut conduire à des diagrammes de courbes de saturation beaucoup plus compliqués. Par exemple un sel S peut être susceptible de donner plusieurs hydrates, d’où plusieurs courbes de saturation pouvant présenter un nombre assez grand de points d’eutexie, de transition, ou indifférents. Les diagrammes relatifs aux solutions de chlorure de calcium, ou aux solutions d’acide sulfurique dans l’eau, que l’on trouve dans les traités de Chimie, en donnent des exemples.

D’ailleurs nous n’avons choisi l’exemple des hydrates, que parce qu’il est très net et très fréquent. Mais il arrive fort bien aussi que la solution de deux métaux A et B miscibles à l’état liquide et fondus l’un dans l’autre, puisse donner par refroidissement, suivant sa concentration, non seulement les deux métaux purs A et B, mais aussi un ou plusieurs composés chimiques définis, à chacun desquels correspondra une courbe de saturation. De tels diagrammes se rencontrent dans l’étude de certains alliages métalliques (système nickel-magnésium par exemple).

Ce qui caractérise essentiellement tous les cas de solidification étudiés dans ce paragraphe, c’est que la phase solide qui se dépose est toujours un composé chimique défini, un corps pur de composition (titre) invariable (et non une solution solide). Bien que les deux composants indépendants A et B réagissent, ici, chimiquement pour donner ces composés, l’étude de ce paragraphe est à rapprocher de celle faite au paragraphe précédent pour la solidification des mélanges simples. On peut, si l’on veut, considérer dans chaque cas le composé

  1. Le schéma de la figure 14 s’applique bien entendu à n’importe quel couple de deux composants indépendants A et B donnant naissance à un composé défini dont la composition propre est extérieure au domaine de compositions des mélanges liquides suceptibles d’étre en équilibre avec lui. Il suffit, en effet, d’appeler B celui des deux composants qui se dépose par refroidissement du mélange liquide de même composition brute que le composé défini.