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H. VERGNE ET J. VILLEY.

La présente étude est consacrée aux divers facteurs d’action par lesquels on peut modifier l’équilibre thermodynamique d’un système fluide homogène.

Nous ne reviendrons donc pas sur le cas (41, Chap. III) où les molécules[1] constitutives du système sont soumises à un champ de forces, qui détruit son homogénéité, et nous nous limiterons à ce que nous avons appelé les équilibres thermodynamiques purs.

Les modes d’intervention possibles sont alors :

1o Modifier les variables thermodynamiques qui sont : la température la pression et le volume

2o Faire directement des additions (ou soustractions) de matière.

3o Provoquer indirectement des additions (ou soustractions) de matière en mettant en contact, avec le système fluide étudié, une autre phase, susceptible d’échanger avec lui un ou plusieurs de leurs composants.

Le premier mode d’action consiste à fournir au système soit du travail soit de la chaleur que nous pouvons écrire puisque nous considérons des opérations réversibles.

Dans les systèmes sans transformations chimiques, il n’en résulte pas d’autres conséquences que les modifications que cela impose aux variables thermodynamiques et Mais, dans les systèmes en équilibre chimique, cela provoque une modification de la composition chimique en faisant progresser la réaction réversible soit dans un sens soit dans l’autre. Nous étudierons le sens des réactions ainsi provoquées : Il est défini par les lois de déplacement de l’équilibre chimique qui feront l’objet du Chapitre I.

Dans le second mode d’action, on pourrait envisager d’introduire une matière qui n’existe pas parmi les composants actuels du système, mais cette introduction d’un composant nouveau changerait ce que nous appellerons la nature chimique du système. Nous écarterons cette hypothèse pour n’envisager que des additions de composants existant déjà dans le système[2], et qui, sans modifier sa nature,

  1. Nous englobons dans cette expression les atomes libres qui peuvent exister dans le mélange, et qui sont des molécules monoatomiques.
  2. Ce pourrait être aussi — cas exceptionnel sans intérêt — un corps n’existant pas dans le système mais qui aurait la propriété de s’y décomposer aussitôt totalement pour donner des composants actuels.