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H. VERGNE ET J. VILLEY.

Nous pouvons nous proposer d’étudier quantitativement les trois courbes du diagramme de la figure 7. En effet, nous pouvons former pour chaque phase l’expression du potentiel chimique qui, dans le cas d’un composant unique, n’est pas autre chose (41.7) que le potentiel thermodynamique et constants) calculé pour l’unité de masse.

L’équation de la courbe de vaporisation, c’est-à-dire des équilibres liquide-gaz, s’obtiendra en écrivant que, dans les deux phases, le composant unique a même potentiel chimique (condition de Gibbs). Cette équation est donc donnée par la condition

Nous pouvons en établir une expression simplifiée avec les approximations suivantes. Pour le liquide, on peut négliger le terme très petit par rapport aux autres, et l’on peut, en négligeant les variations du volume, confondre les variations avec les apports de chaleur (en appelant la chaleur spécifique, pratiquement constante) ; on obtient ainsi

Pour la vapeur, assimilée à un gaz parfait, on aura (41.11)


ou, en remplaçant par et par

L’équation d’équilibre devient alors


elle donne une interprétation théorique de la forme de loi proposée par A. Dupré pour représenter les variations de la tension maxima en

    qui se produira s’il peut revêtir, à l’état solide, ou à l’état liquide, plusieurs formes dites allotropiques — on distinguera dans le plan plus de trois domaines distincts correspondant à des équilibres homogènes. Mais il ne peut pas y avoir plus de trois phases différentes en équilibre commun ; donc il n’y a jamais plus de trois domaines qui se touchent en un même point. Un tel point est un point triple pour le système des trois courbes d’équilibre de ces trois phases prises deux à deux.