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LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE.

et la température, le titre en sel de la phase liquide (concentration de la solution) est déterminé.

Soit encore une solution d’alcool dans l’eau ; nous avons deux composants si nous étudions l’équilibre entre la solution liquide et sa vapeur nous pouvons fixer et les titres en alcool de chacune des deux phases sont déterminés. Nous pouvons aussi fixer la température et le titre en alcool de la phase liquide, la pression de la vapeur qui surmonte ce liquide est déterminée, son titre en alcool également.

D’une façon générale, lorsqu’on a défini la nature d’un système (par l’indication de ses composants, des réactions d’équilibres chimiques réversibles, et de ses phases) sa variance est déterminée. Si cette variance est égale à 0, 1 ou 2, les équilibres possibles du système peuvent être représentés dans un diagramme cartésien de coordonnées et  : par un seul point du plan si par une ligne si et par tout un domaine du plan si

Si la variance est plus grande que 2, les équilibres ne peuvent plus être représentés sur un diagramme à deux dimensions. On peut alors imposer au système conditions supplémentaires si l’on considère et comme des inconnues, ou conditions supplémentaires si l’on veut envisager des équilibres à et arbitrairement choisies.


23. Circonstances mettant en apparence la Règle des Phases en défaut. — Il peut se présenter des cas où la Règle des Phases semblerait, à première vue, en défaut.

Signalons en premier lieu les phénomènes de faux-équilibres. Par exemple la phase gazeuse unique « oxygène ozonisé » (mélange de O2 et O3) ne comporte qu’un seul composant indépendant, l’oxygène ; sa variance est Il semble donc que, si l’on s’impose et le titre en ozone doit en résulter. Cela est, en effet, exact aux températures assez élevées ; mais aux basses températures, O2 et O3 subsistent en faux-équilibre en proportions quelconques, comme si le système était trivariant : tout se passe comme si O2 et O3 étaient deux composants indépendants ; et en effet, puisqu’ils ne peuvent alors se transformer l’un dans l’autre, on peut les considérer comme tels, et la variance redevient

Il n’y a d’ailleurs pas lieu d’être surpris que les systèmes en faux-