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H. VERGNE ET J. VILLEY.

moins dans certains domaines de valeurs) sans modifier la nature du système, c’est-à-dire sans modifier le nombre des phases ni la nature de chacune des phases (nombre et nature de ses composants). Des additions continues (à $\mathrm {T}$ et $p$ constants) d’un composant provoquent seulement (dans les domaines de valeurs envisagées) des variations continues de la composition (titres) des diverses phases en équilibre mutuel^[1].

Nous désignerons par $\mathrm {N}$ le nombre total des composants différents présents dans l’ensemble du système, et nous appellerons $\alpha _{i}^{j}$ le titre du composant d’indice $i$ dans la phase d’indice $j.$ Nous aurons donc à considérer $\mathrm {N} \varphi$ titres $\alpha _{i}^{j}.$

Comme nous l’avons fait dans le cas d’un système homogène (41.32) nous définirons un groupe de composants indépendants dont nous désignerons le nombre par $n.$ Ce nombre $n$ sera le nombre minimum de composants distincts qui peuvent suffire pour réaliser le système.

Pour les systèmes chimiques complexes, qui comportent plusieurs phases et surtout un grand nombre de composants, il n’est pas toujours aisé de discerner à première vue quels sont, parmi les N composants présents, ceux qui sont susceptibles de jouer le rôle de composants indépendants. Il arrive d’ailleurs que le choix d’un tel groupe de composants indépendants puisse être fait de plusieurs manières ; mais leur nombre n’est déterminé, puisque c’est le nombre minimum de composants qui permet de réaliser le système : il est évidemment inférieur ou au plus égal à $\mathrm {N} .$.

La différence $(\mathrm {N} -n)$ est égale au nombre k des réactions chimiques réversibles distinctes susceptibles de se produire dans le système.

Soit en effet

(19)

$n_{1}\mathrm {M} _{1}+n_{2}\mathrm {M} _{2}+\dots \,\rightleftarrows \,n_{p}\mathrm {M} _{p},$(19)

l’équation qui caractérise l’un de ces équilibres chimiques. Cette équation nous suggère la possibilité défaire naître un des composants qui y figurent en introduisant seuleiùent les autres.

Nous savons que, si cet équilibre a lieu dans la phase d’indice $j,$ cela entraîne entre les potentiels chimiques des composants intéressés

1. Il peut arriver néammoins que, à la limite d’un domaine de continuité, une nouvelle addition du composant considéré provoque une modification discontinue et altère sa nature, par exemple en provoquant l’apparition d’une phase nouvelle.