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LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE.

séparerait chimiquement deux parties du système faute de pouvoir échanger avec chacune d’elles des composants que celles-ci pourraient échanger entre elles si elles étaient en contact direct. Au total, pratiquement, nous envisagerons des systèmes où chaque phase ait des contacts directs avec toutes les autres phases.

Nous désignerons par le nombre des phases présentes dans le système.

Si les diverses phases en présence n’ont pas de composants communs, nous n’avons pas de problème nouveau et la question se réduit à l’étude de l’équilibre indépendant de chacune des phases, avec cette seule circonstance particulière que ces équilibres chimiquement indépendants sont réalisés avec une même valeur de et une même valeur de Dans chaque phase, l’équilibre peut être un équilibre thermodynamique simple, s’il ne s’y produit pas de transformations chimiques, ou un équilibre chimique, si elle est le siège de réactions réversibles.

S’il y a des composants communs, ce qui est le cas intéressant, les échanges de ces composants entre les phases n’arriveront à s’équilibrer que lorsque le potentiel chimique de chaque composant aura atteint la même valeur dans toutes les phases où il figure. Cette condition que nous avons appelée plus haut condition de Gibbs impose une série de relations entre les compositions chimiques des diverses phases qui règlent, avec et les valeurs des potentiels chimiques.

Les potentiels chimiques qui dirigent ces échanges sont fonctions seulement (à et donnés) des titres des composants dans chaque phase, et non pas de leurs masses totales. L’équilibre général du système est donc déterminé par la nature et la composition des diverses phases qui y existent, sans qu’il y ait lieu de faire entrer en considération les masses de ces phases. Il suffit que la masse de chacune d’elles soit assez grande pour qu’elle ne risque pas de disparaître au cours des échanges qui visent à réaliser l’équilibre statistique[1].

Nous appelons composants chimiques, ou simplement composants, du système les diverses espèces de molécules simples ou composées (ou éventuellement d’atomes libres) qui existent dans le système, et que l’on peut en conséquence y ajouter en quantités arbitraires (du

  1. Dans ce cas la nature du système donné changerait avec abaissement de à du nombre de ses phases.