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H. VERGNE ET J. VILLEY.

nant au contact du système A’, des variations à potentiel chimique constant, comme nous avons réalisé des variations à température constante au moyen d’un bain thermoslatique, ou des variations à pression constante dans un cylindre fermé par un piston supportant une charge constante.

Cette condition peut être réalisée approximativement si la phase A’ contient une quantité de composant 1 assez grande pour que, le total des cessions (algébriques) restant négligeable auprès de cette réserve globale, la composition chimique de la phase A’ reste pratiquement inaltérée. Elle peut aussi être réalisée, et alors de façon rigoureuse, dans le cas où la phase Af est constituée par le composant 1 pur ; la masse de A’ varie alors, mais sa composition reste immuable[1], et par conséquent aussi le potentiel chimique de son composant unique. Dans ce dernier cas, pour réaliser les transformations désirées de A à potentiel chimique constant, il suffit que la masse initiale de A’ soit plus grande que le total des cessions qu’elle doit fournir, de telle façon que la phase régulatrice A’ ne vienne pas à disparaître.


19. Cas de deux phases d’un même corps pur. — Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de noter ici un cas spécial, où le mécanisme de réalisation spontanée et progressive de l’équilibre, à et constants, analysé au paragraphe 17, ne trouve plus son application.

Supposons que non seulement la phase A’, mais aussi la phase A, soient constituées par un corps pur. La phase A sera alors une autre forme physique de ce même corps pur, puisque, par hypothèse, A et A’ ont un composant commun qu’elles peuvent échanger.

Alors, de même que les cessions faites par la phase A’ laissent invariable[2], si et sont maintenus constants, de même les apports corrélatifs à la phase A laissent invariable. Il n’y a plus diminution progressive de la différence de potentiel motrice qui reste constante ; l’équilibre entre les deux phases est impossible, et le transport de matière continuera jusqu’à disparition totale de la

  1. Pour l’empêcher de varier, on peut au besoin supposer que l’on sépare A’ de A par une paroi perméable au seul composant 1.
  2. L’indice 1 du composant commun devient inutile, puisque le composant est unique.