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LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE.

pression comme des variables en soi, nous n’avons pas moins été amenés, lorsque nous avons voulu étudier leurs variations, à imaginer que nous provoquions celles-ci par des apports de chaleur ou de travail. Nous avons donc ainsi étudié du même coup ce qui était notre problème de départ, c’est-à-dire l’influence des interventions thermique ou mécanique extérieures en ce qui concerne le déplacement de l’équilibre.

Nous dirons donc qu’un apport de chaleur réalisé à volume constant ou à pression constante fait progresser la réaction dans le sens endothermique, et qu’un apport de travail réalisé à température constante fait progresser la réaction dans le sens où elle comporte une contraction.

Le déplacement de l’équilibre chimique, qui se présentait comme s’opposant à la variation de la variable corrélative ou conformément à la loi générale de modération, apparaît donc aussi comme obéissant au facteur d’action que l’on a fait intervenir. On obtient la réaction dans le sens où elle a besoin d’un apport de chaleur ou d’un apport de travail. C’est d’ailleurs parce que la réaction, en obéissant au facteur d’action extérieur, utilise une partie de l’énergie thermique ou mécanique apportée au système, qu’elle modère la variation de la variable corrélative.

Les résultats, présentés sous ce nouvel aspect en apparence opposé au premier, bien qu’ils restent les mêmes, n’apparaissent donc pas moins logiques. On peut d’ailleurs les interpréter encore sous l’angle de la loi de modération, en constatant que, lorsque le système reçoit, de l’extérieur, de l’énergie thermique ou mécanique, la réaction chimique ne va pas accentuer cet effet en libérant elle-même une quantité supplémentaire d’énergie de même espèce, mais qu’elle tend au contraire à absorber cet apport. C’est ce que l’on peut appeler la condition de stabilité externe de l’équilibre chimique.

Enfin, dans le même ordre d’idées, nous ferons l’importante remarque suivante (sur laquelle Moutier et Raveau ont insisté), qui montre bien que les lois du déplacement de l’équilibre chimique ne sont pas de simples conséquences immédiates de la loi de modération, et que les démonstrations des paragraphes 5 et 6 ne sont nullement superflues. Prenons en premier lieu la loi du déplacement par variation de température, et la figure 1 qui lui correspond. La transformation globale AB suivant laquelle la température s’élève de tandis