Page:Vergne - Les Variations de l’équilibre thermodynamique.djvu/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
10
H. VERGNE ET J. VILLEY.

mique. Donc, si une élévation de température déplace l’équilibre, nous devons présumer que c’est dans le sens endothermique ; et inversement un abaissement de le déplacera dans le sens exothermique.

En dehors de son effet thermique, qui est tout à fait général, et qui entraîne des résultats mécaniques lorsque l’évolution est adiabatique (variations de pression à volume constant ou de volume à pression constante), la réaction chimique peut avoir aussi un effet mécanique direct sur le système supposé maintenu à température constante. Considérons alors le sens où la réaction, ainsi réalisée isothermiquement, provoque une augmentation de pression si le volume est maintenu constant, ou une augmentation de volume si la pression est maintenue constante : nous dirons alors que la réaction comporte une dilatation dans le sens considéré, et une contraction dans le sens opposé.

On conçoit alors que la stabilité isotherme à volume constant serait impossible si une augmentation de pression provoquait la réaction dans le sens de la dilatation. On est ainsi conduit à prévoir que, si une augmentation de pression fait progresser la réaction dans un système en équilibre chimique, ce ne pourra être que dans le sens de la contraction, et qu’une diminution de pression agira dans le sens qui comporte dilatation.


4. Loi de modération. — Nous sommes ici en présence de divers cas d’application d’une règle générale énoncée par H. Le Chatelier, et désignée habituellement sous le nom de loi de modération bien qu’en réalité il ne s’agisse pas d’une loi au sens propre du mot, car elle n’apporte aucun résultat essentiellement nouveau, étant la simple traduction de la notion même de stabilité de l’équilibre. On peut l’énoncer ainsi : Dans un système en équilibre stable, si la variation d’un facteur de l’équilibre provoque un phénomène corrélatif, il est certain que ce phénomène ne peut pas agir dans un sens où il accentuerait la variation du facteur qui le provoque ; normalement il interviendra pour la freiner.

C’est ainsi que nous avons remarqué déjà [§ 2] qu’un apport de chaleur (s’il n’est pas compensé par une soustraction de travail) provoque une élévation de température, qui tend à s’opposer à cet apport extérieur, et qu’un apport de travail (réalisé par une diminution de volume) provoque (s’il n’est compensé par une soustraction