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H. VERGNE ET J. VILLEY.

tuerait lui-même en aggravant l’écart de température qui lui a donné naissance ; autrement dit il prendrait spontanément une allure explosive (accélération croissante). Un tel système ne pourrait pas exister en équilibre stable. Autrement dit, et et par conséquent sont de même signe dans un apport de chaleur à volume constant[1].

De façon analogue, considérons un système en équilibre enfermé dans un cylindre thermiquement isolant par un piston de charge invariable. Si le milieu extérieur lui fournit un travail positif il en résultera pour le système une variation de pression positive elle aussi, sans quoi la moindre augmentation accidentelle de la pression extérieure amorcerait un enfoncement du piston à allure explosive. Donc pour un système en équilibre stable et sont forcément de signes opposés dans un échange adiabatique de travail.

Considérons enfin l’équilibre du système lorsqu’il n’est isolé ni mécaniquement ni thermiquement ; par exemple il sera enfermé, dans un cylindre à parois très conductrices qui le maintiendra à la température constante du milieu extérieur, par un piston très libre qui le maintiendra à la pression constante du milieu extérieur. La stabilité de cet équilibre exige de la même manière que la conclusion reste vraie dans un apport de chaleur à pression constante et que la conclusion reste vraie dans un échange de travail à température constante.

Ces remarques conduisent à la conclusion que, pour étudier qualitativement le sens de la réaction provoquée dans un système en équilibre chimique par une intervention thermodynamique, dans les diverses circonstances particulières envisagées ci-dessus, on pourra prendre en considération, au lieu du facteur d’action, la variable corrélative, si cela apparaît plus commode.

C’est évidemment le cas d’un apport de chaleur, où le facteur d’action ne peut être directement observé, tandis que la variable corrélative est immédiatement mesurable.

Dans le cas d’un apport de travail, le facteur d’action est immédiatement observable et mesurable, aussi facilement (et même souvent plus facilement) que la variable corrélative Il en résulte que l’on est

  1. En d’autres termes la chaleur spécifique du système à volume constant est positive (principe de Helmholtz).