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LES VARIATIONS DE L’ÉQUILIBRE THERMODYNAMIQUE.

Une intervention réalisée isolément, par exemple un apport de chaleur à volume constant, fait varier non seulement la variable corrélative $\mathrm {T} ,$ mais aussi l’autre variable $p$ qui est liée à $\mathrm {T}$ par l’équation caractéristique $p=f(v,\mathrm {T} ),$ où $p$ est constant. Mais, la variation $dp$ étant déterminée en fonction de $d\mathrm {T}$ par cette équation, le changement d’état réalisé est complètement défini par la variation $d\mathrm {T} .$ On peut donc caractériser alors l’intervention thermodynamique réalisée, aussi bien par la variation $d\mathrm {T}$ qu’elle impose à la variable corrélative que par la variation $d\mathrm {S}$ du facteur d’action.

Quand les deux modes d’intervention agissent simultanément, comme ils influent l’un et l’autre sur la température $\mathrm {T} ,$ la variation $d\mathrm {T}$ ne peut pas les caractériser s’ils sont indépendants. Mais, s’ils sont liés l’un à l’autre de façon connue, la variation $d\mathrm {T}$ suffit à les définir. Nous serons amenés en particulier à envisager les cas où une intervention directe, réglée quantitativement à son gré par l’observateur, s’accompagne d’une intervention spontanée de l’autre mode d’action qui maintient automatiquement sa variable corrélative à une valeur constante. C’est ce qui se passe dans un apport de chaleur réalisé à pression constante (le système étant enfermé dans un cylindre dont le piston a une charge fixe), ou dans le cas d’une compression isotherme (le cylindre où l’on effectue la compression étant maintenu dans un bain thermostatique). On voit alors clairement la possibilité de définir l’intervention directe par la variation de sa variable corrélative.

Dans une intervention isolée, les signes des variations simultanées du facteur d’action et de la variable corrélative sont invariablement liés l’un à l’autre par des conditions qui traduisent simplement la possibilité d’existence stable du système considéré.

Considérons par exemple le système isolé mécaniquement, c’est-à-dire enfermé dans une enceinte rigide de volumein variable, conductrice de la chaleur, qui autorise seulement une intervention thermique. Celle-ci se produira spontanément en cas de différence de température entre le système et l’extérieur, et la chaleur $\mathrm {T} d\mathrm {S}$ reçue par le système est positive si sa température $\mathrm {T}$ (toujours positive) est plus faible que celle de l’extérieur^[1]. Si cet apport de chaleur avait pour effet de provoquer un abaissement de la température $\mathrm {T} ,$ il s’accen-

1. La chaleur ne peut s’écouler spontanément que dans le sens des températures décroissantes (principe de Clausius).