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H. VERGNE ET J. VILLEY.

systèmes sans transformations chimiques, elle ne continuerait à se confondre avec elle, dans le cas des systèmes en équilibre chimique que si l’on réalisait les additions successives par groupes simultanés où les divers seraient toujours dans la même proportion que les masses présentes finalement ; cette manière d’opérer comporterait donc l’introduction des composants.

Si les additions partielles se succèdent de façon quelconque, tous les potentiels chimiques varient au cours de la réalisation du mélange.

Lorsque le système ne comporte pas de transformations chimiques, les lois des variations simultanées des potentiels dépendent de l’ordre de succession des additions. Chacun d’eux doit donc intervenir explicitement dans l’expression (82) du potentiel thermodynamique obtenu, c’est-à-dire que la somme du second membre doit effectivement contenir les termes ; autrement dit, il a fallu introduire les composants.

S’il y a, au contraire, un équilibre chimique réglé par équations de réactions réversibles, l’expression (82) peut encore contenir termes, mais cela n’est plus nécessaire. En effet, les relations alors imposées entre les potentiels chimiques permettent de déterminer d’entre eux en fonction des autres. Il n’est donc pas obligé que les potentiels chimiques ainsi déterminés par les autres figurent explicitement dans l’équation (82). Le nombre des potentiels chimiques qui doivent nécessairement figurer dans la somme du second membre est donc réduit à cela signifie que le système peut être obtenu en introduisant seulement composants.

Ce nombre étant le minimum possible du nombre des composants à utiliser, définit le nombre n des composants indépendants. On a


est le nombre des équations distinctes de réaction. Ceci est conforme aux considérations développées au sujet de la définition de la composition brute du système. Par exemple, dans le cas des équilibres par dissociation en atomes, le nombre de composants indépendants est le même que celui des corps simples présents, lesquels constituent le plus logique parmi les groupes de composants indépendants possibles.