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H. VERGNE ET J. VILLEY.

il faudrait, imaginer un ensemble de petites écailles solides planes dessinant la surface d’isolement, et par l’intermédiaire desquelles le fluide extérieur exercerait des forces sur le système ainsi isolé, grâce au jeu des pressions subies par l’une et l’autre face de chaque écaille.

On écrit en réalité l’équilibre du système matériel permanent que l’on aurait ainsi isolé.

Cela revient à admettre que la répartition des vitesses au voisinage de l’écaille est, du fait des rebondissements, exactement la même que du fait des sorties et entrées à travers la surface non matérialisée. Cela semble d’ailleurs évident en moyenne sur une surface assez grande vis-à-vis des dimensions moléculaires pour qu’il y ait compensation entre les petites irrégularités accidentelles d’orientation de ses divers plans tangents.

L’isotropie moyenne parfaite de l’agitation moléculaire en un point du fluide en équilibre entraîne alors l’isotropie d’agitation au voisinage de l’écaille que l’on introduit en ce point. Par conséquent la résultante de pression sur chacune des faces de l’écaille est normale à son plan. Ce résultat s’applique pareillement à la résultante de pression sur un petit élément de surface de la paroi du vase.

C’est seulement dans le cas où des vitesses relatives de translation orientées macroscopiquement, superposées à l’agitation moléculaire, altèrent l’isotropie, c’est-à-dire dans les fluides en mouvement (avec des gradients transversaux de la vitesse), que la viscosité peut introduire des composantes tangentielles dans l’effort exercé par le fluide sur un élément de surface. Il n’y a plus alors de pression au sens ordinaire de ce mot, qui désigne ùne grandeur scalaire.


3. Équilibres thermodynamiques purs. — Nous appellerons équilibres thermodynamiques purs ou plus simplement équilibres thermodynamiques, ceux qui sont obtenus lorsque aucun champ de forces extérieures n’agit sur les molécules dans le domaine où elles s’agitent thermiquement.

Rien n’altère alors l’isotropie moyenne de leur agitation où aucune direction n’est privilégiée. L’état d’équilibre statistique vers lequel tend cette agitation isotrope est évidemment une distribution parfaitement homogène aussi bien des molécules que de leur énergie cinétique d’agitation.

La loi de l’équilibre thermodynamique pur d’un fluide homogène