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AÏDA Je reverrai cette terre bénie, Nos frais vallons, les temples de nos dieux.

AMON. Heureuse épouse à ton époux unie, Vôtre bonheur surpassera vos vœux.

AÏDA Pour un seul jour jouir de cette ivresse Un jour, une heure, et puis après mourir !

AMON. Souviens-toi bien de ces jours de détresse Où l’ennemi vint tout anéantir… Puis il partit emmenant ses captives : Femmes, vieillards, enfants, tout a péri.

AÏDA Je crois entendre encore leurs voix plaintives O souvenirs dont mon cœur est meurtri : De jours meilleurs, puisse après tant d’alarmes, Puisse briller l’aurore à nos regards.

AMON. Déjà notre peuple est en armes, Nous les vaincrons et sans retards Il me reste à connaître Par quel chemin l’ennemi doit paraître.

AÏDA Qui saura leurs secrets ?

AMON. Qui donc ? toi-même !…