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— Eh bien ! vas-y n’importe où et ne me fais pas parler pour rien.

Je venais justement de dire quelque chose de semblable, lorsqu’il continua :

— Tu as réellement besoin de repos. Il faut que tu passes quelque temps ici à calmer tes nerfs.

— Mes nerfs seraient excellents, si tu ne les alimentais pas de tes conversations énigmatiques.

— Je vais directement au but alors.

— C’est aussi bien.

— Connais-tu le cirque B & B ?

— Naturellement. J’en ai déjà entendu parler. Tiens, je comprends maintenant. Tu voudrais aller voir une représentation de cirque… ? Fais bien attention aux singes…

— Qu’ont-ils de dangereux ?

— On ne sait jamais avec eux…

Je pensais avoir fait une belle farce et me demandais comment il allait en sortir.

Mais il faut connaître Guy Verchères.

Placidement il expliqua :

— Tu viens justement de donner la raison pour laquelle il m’est impossible de risquer ta présence à mes côtés.

J’étais pris et il ne me restait qu’à faire contre mauvaise fortune bon cœur.

— Très bien ! Je reste à l’hôtel, pendant que tu vas t’amuser avec les animaux. Chacun ses goûts d’ailleurs. Ne sois pas inquiet de moi pendant ton absence : il y a tellement de jolies femmes par ici, que je ne m’ennuierai pas.

— Nous sommes donc d’accord maintenant. Tu vas t’amuser avec les femmes et moi, je vais aller vivre avec des éléphants.

— Tu t’attaques aux gros animaux ?

— C’est en partant du principe que les grosses bêtes ne mangent pas les petites…

— Sois quand même prudent, car on les dit très intelligents et s’ils se mettaient en tête de faire mentir le dicton.

— Tu sais que j’ai fait un apprentissage complet en Afrique, il y a quelques années ?

— Puis-je savoir maintenant où sont tes éléphants ?

— Dieu ! que tu n’es pas observateur, Paul. Je viens de te le dire tout à l’heure et tu ne te souviens déjà plus…

— Ah oui ! c’est vrai : le Cirque B. & B.

— C’est mieux ainsi. Mais que j’ai de la peine à t’entraîner convenablement à te servir de la matière grise que tu portes avec toi, dans ta boîte crânienne.

— C’est d’ailleurs pour cet entraînement que je reste à tes côtés. Donc le cirque a retenu tes services comme dompteur d’éléphants… ? Ça va être drôle ? Je te promets de ne pas manquer une représentation.

— Ce n’est pas si comique que cela.