Page:Verchères - Les aventures extraordinaires de Guy Verchères No 3 - Éléphants vs Espions, 1944.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

un révolver, et c’est cela qui te l’a fait repérer, je suppose ?

— Loin de là. Il n’était pas question de révolver.

— Quoi donc ?

— J’étais en présence d’un petit haut-parleur de radio et c’était de là que venait la voix.

— Tu n’as pas envie de me dire qu’elle avait fait installer cela uniquement pour toi ?

— Non, c’était probablement pour entendre certains signaux venant de cet endroit, sans se faire voir.

— Mais le déclic ?

— Tu ne connais pas grand chose, Paul, C’est justement la raison pourquoi tu ne feras jamais grand chose d’extraordinaire.

— On ne peut tous avoir une science universelle.

— Il faut se renseigner sur tout quand même, quand on veut faire son chemin dans la vie.

— Tu n’as toujours bien pas encore satisfait ma curiosité.

— Je t’ai déjà dit que je me trouvais en présence d’un haut parleur dissimulé dans les herbages, sur la côte. Le bruit que je venais d’entendre venait de l’endroit d’où était la jeune fille. C’était un changement de connections. Quand elle me parlait, elle ouvrait son microphone et quand elle attendait ma réponse, elle faisait l’inverse.

— Était-elle loin de toi ?

— Passablement. Environ un quart de mille.

— Comment as-tu fait pour la surprendre alors. Car si tu ne l’avais pas fait, c’est elle qui serait venue à bout de toi ?

— Tu as raison sur ce point. Après m’être assuré que nous conversions à l’aide d’un microphone et d’un haut-parleur, je me mis en frais de découvrir l’appareil qui se trouvait près de moi. Ce ne fut pas long et mis la main dessus. Le gardant dans une main, avec l’autre je suivis le fil qui conduisait à la jeune fille.

— Pas mal imaginé. Mais quand tu avançais ainsi, elle a dû s’apercevoir que tu ne parlais plus dans le microphone ?

— Tu dois t’imaginer que je gardais toujours le microphone avec moi en marchant. Elle avait donc toujours l’illusion que j’étais en bas de la côte.

— Finalement quand tu l’as approchée, elle a dû te voir. Car elle te surveillait sans doute ?

— J’ai réussi à la repérer de loin et ne me suis pas approché d’elle par en avant. Je l’ai contournée et l’ai pris par surprise, par en arrière.

— Et tu l’as tuée froidement… ?

— Je n’aurais pu faire cela. J’avais simplement l’intention de la livrer à la police, mais pendant que je m’acharnais à la ligoter elle a réussi à me déjouer et à retirer une pastille de sa bourse avec laquelle elle s’est empoisonnée.

— Pauvre petite !