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mille et chaque fois qu’elle allait à Percé c’était pour leur rendre visite.

Mais comme aucune autre démarche de l’étrangère n’avait échappé à son inquisition et que rien dans les alentours de Gaspé n’avait l’air louche, Guy décida que les voyages à Percé signifiaient quelque chose, même si elle avait toujours une bonne raison pour les faire.

Il s’arrangea donc pour simuler un faux départ, une bonne journée, et annonça à qui voulait l’entendre qu’il partait pour Québec par le train.

Il prit effectivement le train et passa tout droit à Percé, pour le cas où on aurait fait enquête.

Il savait qu’il avait affaires à une personne très intelligente, qui avait percé son jeu depuis longtemps et se tenait toujours sur ses gardes.

C’est donc pour cela que Guy se rendit à Matapédia, prit le souper à l’hôtel Restigouche, disant à qui voulait l’entendre qu’il se rendait à Québec.

Il prit même l’Océan Limitée le même soir en direction de la Capitale.

Mais il descendit du train au premier arrêt et trouva une voiture pour le ramener nuitamment à Percé.

Là il avait eu le temps de changer de vêtements et de s’ajuster une petite moustache noire qui le changeait complètement d’aspect.

Il prit une chambre pour une semaine dans une pension, expliquant qu’il venait de Montréal pour passer sa semaine de vacances à Percé, qu’il était censé voir pour la première fois.

Il se fit passer pour un petit commis dans une maison de courtage et connaissait assez de la ligne pour en parler.

Il témoigna d’une tranquillité et d’une médiocrité telles que personne n’aurait pu soupçonner la vérité.

Le lendemain de son installation dans sa pension, il aperçut le coupé sport de la jeune fille.

Elle était venue rendre visite à ses amies comme elle le faisait tous les deux jours.

Guy s’attacha à ses pas, comme il sait si bien le faire.

Elle ne rencontra personne de louche cependant et il se demandait si dans le fond il n’était pas sur une fausse piste.

Après le dîner, le même soir, il fut assez habile pour savoir qu’elle prenait congé et s’en retournait coucher à Gaspé.

À bicyclette il suivit le coupé qui filait lentement vers la sortie de la petite ville.

Ce fut là que les choses commencèrent à devenir intéressantes.

Elle n’alla pas loin dans la campagne.

S’arrêtant près d’une cabane de pêcheur abandonnée,