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— Entendez-vous, monsieur Bastien, les éléphants ont pris peur et courent maintenant tous ensemble…

— Je crois même qu’ils se dirigent dans notre direction, Claveau. Ils doivent être enragés.

— Mais le pire peut arriver. Ils sont capables de tout détruire sur leur passage.

— Naturellement. Pourvu qu’ils ne tuent personne.

— C’est très dangereux.

Le bruit se rapprochait maintenant et on s’apercevait que les bêtes s’en venaient.

Maroon demanda à son compagnon d’aller plus vite.

Il s’apercevait lui-même du tour que prenait l’aventure et on aurait dit qu’il commençait à craindre quelque chose.

C’était en effet bien vrai.

Au loin, dans la plaine, un nuage de poussière s’élevait vers le ciel.

On ne voyait rien encore, mais ce ne pouvait être autre chose que les éléphants.

La route serpentait, comme toutes les routes dans la Baie des Chaleurs, et on se rapprochait involontairement des bêtes redevenues féroces.

Bientôt elles ne furent plus qu’à quelques verges de l’auto qui ne pouvait aller vite, vu l’état des chemins.

Elles étaient maintenant en avant et on se demandait si elles se lanceraient sur la route.

Il n’était plus temps de retourner et d’un autre côté il n’y aurait pas moyen de passer si elles prenaient la route en avant de l’auto.

Maroon ordonna au chauffeur de redoubler de vitesse, au risque de se casser le cou, et lui-même jeta un œil de côté pour escompter les chances qu’ils avaient de passer en temps.

C’est ce qu’attendait Guy.

La vitre de la portière arrière était ouverte.

Dès qu’il vit que les yeux de Maroon se portaient de l’autre côté, il s’élança à travers sur la route.

La vitesse acquise le fit rouler pendant quelques verges, mais heureusement il n’avait rien de brisé.

D’un autre côté Maroon ne pouvait s’occuper de lui, car il tenait maintenant son arme braquée sur les éléphants, se demandant toujours s’ils pourraient passer.

Conrad Bastien, habitué lui-même au danger, restait impassible.

Guy se releva donc et fit entendre le cri auquel était habitué le vieux Burno, celui qui conduisait tous les autres.

Surpris Burno s’arrêta et regarda Guy.

Allait-il repartir ou obéirait-il ?

En réalité c’était la première fois que Guy avait affaire aux éléphants.

Le dompteur l’avait fait pénétrer dans leurs cages au