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— Je vous avoue que je ne comprends pas.

— L’auteur du livre est mort, malheureusement d’accident. Mais nous avons fait à monsieur Bastien une proposition qu’il a acceptée. Les renseignements que nous avons puisés dans le livre de A-1 nous ont été très utiles et ont certainement attiré sur l’auteur l’attention des espions ennemis au pays. Or nous avons fait passer dans tous les journaux du pays l’article que vous venez de lire afin de faire croire à nos ennemis que Monsieur Bastien est réellement un homme dangereux pour eux. En un mot nous nous servons de lui pour attirer nos ennemis dans un piège.

— Vous vous servez de monsieur Bastien comme d’un appât, ni plus ni moins…

— C’est bien cela !

— Mais c’est très dangereux, ce jeu-là ! Il va avoir à ses trousses tout ce que l’Axe a d’espions dans le pays.

— Précisément.

— Et moi… ?

— Vous comprenez, n’est-ce pas, que nous avons pris nos mesures pour avoir plusieurs hommes qui surveilleront monsieur Bastien dans chaque endroit qu’il visitera. Mais cela ne serait pas encore suffisant et nous avons pensé à vous pour collaborer à sa sécurité.

— Je suis entièrement à votre disposition. Que dois-je faire ?

— Il faudrait que monsieur Bastien ait un garde du corps, qui ne le quittât jamais. Et nous avons pensé à un membre même de son personnel. Car un étranger attirerait certainement l’attention.

— Je comprends. Vous voudriez que je me tienne entièrement à la disposition de mon patron, afin de pouvoir l’assister en aucun temps ?

— Vous ne devrez pas le perdre de vue, un seul instant. Vous coucherez dans l’anti-chambre de son wagon privé et le suivrez partout.

— C’est bien.

L’officier prit alors un paquet sur la table et le donna à Guy en disant :

— Voici un révolver de calibre .45 avec un étui que vous porterez à l’intérieur de vos vêtements.

Il sortit également une carte, sur laquelle il demanda à Guy de signer son nom.

Il s’agissait d’un laisser-passer de la police montée, qui faisait de Guy un officier spécial du corps aussi longtemps qu’il serait en possession de la carte.

Il ajouta un permis de porter son arme et serrant la main de mon cousin, il lui souhaita bonne chance.

***

Ils étaient encore debout, tous les trois, quand un employé du cirque entra subitement, l’air effaré.