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Vers les minuit la longue caravane ferroviaire se mettait en marche.

S’il y avait eu une assez grande affluence de curieux, à Matapédia même, pour regarder les bêtes, lors du changement de direction, au cours de la veillée, le train blanc et bleu roulait maintenant dans la nuit déserte.

Guy se trouvait dans le premier wagon qui suivait immédiatement ceux des bêtes.

Il se trouvait être le premier assistant du dompteur en chef et à ce titre il avait à surveiller d’aussi près que possible les animaux féroces.

Comme il était pas mal fatigué, il ne tarda pas à s’endormir quand le train décolla de Matapédia.

Tout le monde était à peu près dans son cas et ce n’est que plus tard qu’on apprit ce qui survint alors.

Une automobile comprenant trois hommes était partie de la jonction ferroviaire, à peu près en même temps que le train.

Environ une heure plus tard, alors que tout reposait à bord, la même automobile longeait la voie ferrée sur la route carrossable.

Comme le train diminuait considérablement sa vitesse pour s’engager dans une courbe prononcée, un des occupants de l’auto sauta sur une plate-forme du train, qui portait deux grandes cages.

Il s’arrêta pendant quelques minutes et fit un travail mystérieux à chacune des cages.

Il passa ensuite à la plate-forme suivante pour répéter le même travail.

Et ce ne fut qu’après avoir fait ainsi le tour de toutes les cages, qu’il sauta par terre et regagna l’automobile qui avait suivi, phares éteints dans la nuit.

***

Il devait n’être pas plus de cinq heures du matin, quand Guy fut éveillé et invité à passer dans le wagon-bureau des propriétaires.

Il augura d’abord quelque chose de mauvais à la suite de cette invitation.

On avait probablement découvert qui il était et la substitution de personnes.

Il se demandait bien ce qui allait lui arriver et songeait déjà au moyen de s’échapper en sûreté.

Peut-être même la police était-elle sur ses traces…

Dans ce cas, il lui faudrait trouver l’occasion de s’éloigner du train en vitesse.

Mais Guy n’est pas nerveux.

Il ne pensa pas un instant manquer le rendez-vous que lui fixaient ses patrons.