— Et la fille du mort… ?
— La jolie Louisette ?
— Oui.
Elle est saine et sauve… Mais ce n’est pas tout.
— Non ? Quoi encore ?
— Après avoir assassiné Roger Godin, Sam Lortie mit le feu aux bâtiments. Tout a été détruit sauf une grange…
« C’est cette grange qu’habite actuellement Louisette… »
— Avez-vous fait enquête, chef ?
— Oui.
— Avec quel résultat ?
— Par un de ces phénomènes trop fréquents dans l’ouest, la petite rivière qui servait à désaltérer les bestiaux de Bartlett, s’assécha…
— Sans eau, bœufs, vaches et veaux mouraient dans une semaine ou deux.
— Oui.
— Alors… ?
Alors Israël Bartlett alla demander de l’eau à Godin. Mais charité bien ordonnée commence par…
Arthur interrompit :
— Roger avait lui-même à peine assez d’eau pour abreuver ses propres bêtes à cornes ; force fut donc pour lui de refuser la supplique…
— Et… ?
— Tu sais le reste ; le meurtre et l’incendie criminel.
J. B. soupira :
— Pauvre Louisette, elle a été forcée de vendre à vil prix son troupeau entier…
— Mais pourquoi ?
— Parce que les Bartlett s’étaient emparés de sa source d’eau vive.
Arthur protesta :
— Et vous n’êtes pas intervenu ?
— Non.
— Vous n’avez pas délogé les Bartlett pour tresspas ? (trépas) ?
— Non
— Pourquoi ?
— Parce que Louisette ayant refusé de signer la plainte