Délibérément insultant, J. B. fit rêveur :
— Drôle de nom, POM-GORLOT… Et monsieur pomme alias gorlot, que faites-vous avant d’aller téter les pissenlits par la racine ?
Arthur dit :
— M. Pomerleau est détective.
Le détective ajouta :
— Privé.
— Pauvre homme, il est privé, il a faim. Arthur, va donc lui chercher un verre d’eau et une galette de sarrazin…
Le flic s’impatienta.
Il exprima son mécontentement :
— Je représente les intérêts de l’organisation des poneys-express, dit-il, et dans l’affaire du vol des soixante et quinze mille dollars, je ne vous cache que je trouve votre conduite louche, chef.
— Mais comment donc ?
— D’abord Lortie s’est promené librement dans la bourgade. Vous ne vous êtes même point donné la peine de l’arrêter…
— C’est tout ?
— Oh non.
— Envoyez à votre force…
— À 2 ou 3 reprises, vous avez laissé Lortie s’échapper…
— Autre chose ?
— Oui.
— Quoi ?
— Vous avez tué Roderskine et une autre fois laissé filer votre protégé Lortie…
J. B. demanda, finaud :
— Vous me blâmez d’avoir abattu Roderskine qui était le complice de l’incendiaire assassin ?
— Oui.
Arthur dit :
— Nous savons pourquoi vous avez tué ce gas.
— Tiens, tiens…
— Oui, Rabinovitch nous a dit que Roderskine était sur le point de trahir Lortie et que c’est pour cette raison que vous l’avez assassiné.
Pomerleau accusa directement :
— Verchères, vous êtes le complice de Lortie.
Baptiste regarda ses deux interlocuteurs à tour de rôle.
Et dit :
— POM-GORLOT, tu es un idiot.