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— Parce que la royale police montée, appelée par Arthur, garde tous les sentiers dans ce bout-là.

— Bien, j’irai.

Il remonta à cheval.

Et détala.

Louisette appela :

— Fred…

— Oui…

— Vous pouvez vous montrer.

Malette s’écria :

— C’est pas trop tôt.

Il se leva, ressemblant à une botte de foin ambulante.

Se débarrassa de son fourrage en disant :

— Je me compterai un homme chanceux si je n’attrape pas la fièvre des foins.

Alors, sans préambule, il la prit dans ses bras et murmura :

— S’il y a un cowboy en amour, c’est bien moi.

— La cowgirl l’est autant que toi, mon chéri.

— Ne nous chicanons pas à analyser la profondeur de notre sentiment.

— En effet nous aurons bien le temps après notre mariage.

Ils sourirent.

Fred dit :

— Vous m’aimez et vous ne connaissez pas encore mon vrai visage.

— En effet.

— Eh bien, je crois que le temps est venu de me démasquer.

Il prit de l’eau dans une tonne.

S’arma d’une barre de savon.

D’une serviette.

Se lava la figure.

S’enleva une boulette de cire du nez.

Deux autres de la bouche.

S’inclina comiquement devant Louisette.

Et demanda :

— Suis-je à votre goût, mademoiselle ?

— Oh, oui.

— Plus à votre goût que Lortie ?

— Ce n’est pas à demander…

S’inclinant de nouveau, il fit :

— Mademoiselle Godin, j’ai l’honneur, le plaisir et la fierté de vous présenter Fred Mallette…