— Forcée ?
— Oui, j’ai un petit frère de 12 ans qui est au pensionnat des sœurs grises à St-Boniface.
— Et… ?
— Et Lortie va le tuer si je ne fais pas à ses 36 volontés.
— Ah, le misérable…
Couturier fit des efforts.
Et restitua sa chique.
Fred cracha son mépris :
— Un assassin, passe encore ; mais un maître-chanteur, c’est pire qu’une sale bête puante…
— Si je vous promets que votre petit frère sera bien gardé jour et nuit au pensionnat…
— Gardé… ?
— Oui, et protégé constamment par deux policiers, vous sentirez-vous libérée entièrement de ce chantage ?
— OH OUI !
Primesautière Louisette sauta au cou de son nouveau bienfaiteur et lui appliqua deux becs.
Un sur chaque joue.
Se tournant vers son vieux copain, Fred dit :
— Elphège ?
— Oui, boss ?
— Pars immédiatement pour St-Boniface et vois à ce que le petit gas soit toujours sous bonne garde.
— Correct, patron.
— Et reviens au plus vite ; car j’ai besoin de toi.
— Correct, correct…
— Tiens, voici deux écus pour te payer des torquettes…
— Merci bien…
CHAPITRE IV
LE MESSAGE DE RODERSKINE
Deux heures plus tard…
Toujours dans la grange… Une douce intimité commence à lier Louisette et Fred.
Elle lui a raconté la mort de sa mère.
Sa douleur.
Sa tristesse.
Puis l’oubli.