— Qu’y a-t-il ?
— Des cowboys malandrins veulent nous faire passer sur le dos à nous les peaux-rouges de ma tribu, leurs vols, leurs rapines et leurs meurtres…
— C’est vague ce que tu me dis là.
Il poursuivit :
— Précise un peu. — Vous savez que la vallée de la mort est toujours désertique…
— Pourquoi ?
— La légende veut que le fantôme de mon père, Aigle rouge, se promène la nuit dans la vallée et flotte sur les crêtes des montagnes…
Baptiste dit :
— Je ne crois pas aux revenants. C’est tout ?
— Non, non…
— Quoi encore ?
— De temps en temps des volutes de fumée s’élèvent, étranges au dessus de la vallée.
L’Aiglon ajouta :
— Le cowboys croient que ce sont des messages de guerre que mes pieds-noirs envoient aux autres tribus.
— C’est faux ?
Oui.
— Tu ignores le sens de cette fumée ?
Oui.
J. B. réfléchit.
Et finit par dire :
— L’explication la plus plausible est qu’il y a des gens qui bivouaquent dans la vallée…
— Des gens imprudents.
— Des gens qui se cachent.
— Qui se cachent mal.
Verchères dit :
— Des forbans sans aucun doute.
— Oui, des outlaws qui veulent mettre sur le dos des membres de ma tribu, monsieur Verchères, leurs forfaits passés, présents et futurs.
L’Aiglon demanda anxieusement :
— Vous consentez à venir ? — Écoute, mon jeune, tu me jures être innocent ?