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— Oui, or donc, un jour, il y a une semaine de ça, il est allé voir Martin et lui a annoncé à brûle-pourpoint qu’à moins que ses cowboys obtiennent $40 de plus par mois, ils se mettaient en grève…

Verchères s’écria :

— $40 additionnels, mais aucun rancher n’a les reins assez solides pour supporter ce fardeau additionnel sans danger de banqueroute.

Le sergent approuva :

— Je sais, la demande est ridicule.

— Martin refusa ?

— Oui, évidemment.

— Alors qu’arriva-t-il ?

— Ce qui arriva ? Sandy Marlowe avait bien synchronisé son affaire.

« Non seulement les cowboys de Martin se mirent en grève.

« Mais les cowboys des deux autres ranchs de la région firent de même.

« Marlowe les avait gagnés à sa cause ».

Baptiste demanda :

— Les noms des deux autres ranchers ?

— Les deux Gradiers, père et fils, Alain et le gros jeune homme surnommé plaisamment SLIME.

— Et le second ?

— Natole Pomerleau…

— Tiens, tiens, fit Baptiste, je le connais, Natole ; c’est du bien bon monde. Sa fille doit être grande maintenant…

— Céline ! Je te cré, c’est la plus belle fille de la région. Honnête, accorte, gentille, elle a tout pour elle.

— Et après, sergent ?

— Bien, vous vous rappelez le fracas scandaleux qu’a fait la cause de Louis Riel qui, je l’espère, ne sera pas pendu…

— Oui, le C.P.R. a décidé de payer comme le veut la loi des taux raisonnables d’expropriations pour les droits de passage de sa voie ferrée sur les terres des ranchers…

Claude interrompit :

— Or le chemin de fer doit passer dans la région, et selon l’avis des experts, il faut qu’il traverse les ranches de Martin, de Gradier et de Pomerleau.

— Ouais, fit Baptiste, l’affaire est bien embrouillée. Grève, CPR et quoi encore ?

— Ah, ah…, fit Robitaille, j’oubliais.

— Quoi ?

— Il y a un 4e rancher, Abel Merceau. C’est du bon monde, mais comme il n’a pas assez de capital, il tire le diable par la queue… Cette grève va sans aucun doute lui faire lever les pieds…

— Ouais, répéta Baptiste.

Puis il questionna :