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rez sur un plateau immense d’une incalculable richesse de pâturage, où ils resteront prisonniers.

Prisonniers ?

— Oui.

Après des millions d’années de travail la nature avait fabriqué dans le roc qui encerclait le plateau et le volcan central, une porte parfaite qui basculait sur elle-même quand on la touchait au bon endroit.

Le grand chef avait trouvé le secret de la bascule que la nature avait forgée par le plus pur des hasards.

Pendant des années et des années, les sauvages pieds-noirs vécurent dans l’abondance.

Puis il y eut une guerre longue et sanguinaire entre Pieds-noirs et Cris. Ces derniers refoulèrent leurs ennemis jusqu’aux Rocheuses.

Et le secret de la porte fut perdu…

Martin demanda :

— Qu’en pensez-vous ?

J. B. dit :

C’est plausible.

Il ajouta :

— Les Alpes, les Pyrénées et les Hymalayas fournissent des exemples identiques de ce merveilleux travail de la nature aveugle…

Soudain Martin dit :

— Attention !

— Quoi ?

— Pour nous rendre au canyon suivant, il y a un étroit sentier bordant un précipice…

Baptiste regarda.

Le sentier était réellement dangereux.

D’un côté c’était l’abîme.

De l’autre de gros chênes touffus s’agrippaient au roc par des interstices de riche humus…

Martin s’y engagea le premier.

J. B. suivait à une distance respectueuse en arrière.

Il ne regardait pas à ses pieds.

Non.

Une autre fois il regardait en l’air.

Ce geste de sa part fut providentiel.

Les branches de l’un des chênes semblaient secouées par