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Ils burent.

Montèrent à cheval.

Et s’éloignèrent…

x x x

Le coup de l’étrier…

La chanson favorite des cowboys canadiens français de l’Ouest canadien au cours des derniers milles du siècle dernier…

J. B., apparemment libre de tous soucis, entonna :

« Fanchon, c’est aujourd’hui dimanche,
le jour des cowboys heureux ;
Les oiseaux chantent dans les branches ;
pourquoi n’faisons-nous pas comme eux ?
Il doit y avoir encore une bouteille
dans l’fond de not’selle ohé !
Avant d’s’en aller chez Latreille,
Buvons le coup de l’étrier…
Allons vers la Fanchette,
L’ouisqui rend folichon,
puisqu’ell’nous fai trisette,
fais sauter le bouchon.
Guelou, guelou, tintin,
Guelou, guelou, tintin,
À ta santé, Fanchette ;
guelou, gelou, tonton,
guelou, gelou, tonton,
À ta santé, FANCHON !  !  ! »


Baptiste regarda en l’air.

— Cette affaire, pensa-t-il, va, si elle se prolonge, me faire attraper un fameux torticolis.

Il tressaillit.

Au dessus du volcan central dominant les canyons s’élevait une longue et mince spirale de fumée blanche.

Tiens, tiens…

La troupe décimée des chevaliers de la nuit bivouaquait-elle à cet endroit ?

Martin avait suivi le regard de son compagnon.

Il dit :

— Cette fumée vous étonne ?

— Oui, je l’avoue.

— Eh bien, ce n’est pas de la fumée…