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CHAPITRE III

LE POSSE


Sans y être invité, du consentement tacite de Baptiste, Nap Ravelle avait suivi le posse.

Les chevaux allaient nécessairement au petit pas à cause de l’état de la plaine.

Soudain le chef de police approcha sa monture de celle de Ravelle et lui demanda à brûle-pourpoint :

— Pourquoi êtes-vous venu ?

— Ben, vous savez, avec la réputation que vient de s’acquérir Troyat, il va sûrement perdre sa djobbe.

Le chef sourit :

— Et vous posez votre signature à sa succession ?

— C’est en plein ça.

— Avez-vous des références ?

— Les vôtres ne me suffisent-elles pas ?

— Évidemment oui, fit Verchères en éclatant de rire.

Il reprit :

— Connaissez-vous les moutons ?

— Oui, très bien. Mieux que vous pensez… J’ai acquis mon expérience dans les plus gros ranches du far-west américain.

— Très bien.

— Glisserez-vous un bon mot pour moi au propriétaire du ranch ?

— Oui, je ferai cela ; mais ce n’est plus d’UN mais d’UNE propriétaire qu’il s’agit.

— Ah…

Le chef expliqua avec une légèreté souriante :

— Charmaine Boyer est la plus jolie fille de la région. Belle, accorte, gentille, mais dangereuse quand on la fait fâcher…

Ravelle commenta :

— C’est une fille, je suppose, avec laquelle il faut marcher drette, comme on dit dans l’Ouest, hein ?

— Oui, elle est franche comme une balle.

Nap questionna :

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