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Il s’immobilisa derrière Troyat.

Celui-ci brassa les cartes.

Parmi les 5 que reçut l’étranger il y avait 3 dix.

Bientôt Baptiste vit 3 valets dans les mains du brasseur.

Troyat reprit les cartes et demanda à son adversaire :

— Combien ?

— Deux.

La première carte était le 3 de cœur.

Et…

OH !

La seconde était le quatrième dix, le 10 de carreau.

Troyat dit :

— J’en prends deux moi aussi.

Comme il se saisissait du paquet, Baptiste, en un mouvement rapide comme l’éclair, immobilisa la main tenant les cartes et dit :

— Mes amis, approchez-vous, venez voir…

Les clients de la saloune entourèrent la table.

Verchères demanda à l’un d’eux :

— Tourne les 3 cartes qu’a gardées Troyat.

Les 3 valets apparurent.

— Maintenant, messieurs, regardez le paquet de cartes et la main de Troyat que j’immobilise. Voyez, son pouce est en train de tirer le 4e valet en dessous du paquet.

Puis Baptiste demanda à Nap :

— Quel jeu aviez-vous, étranger ?

— 4 dix.

Il libéra la main du tricheur.

Troyat la porta à son pistolet.

Mais il n’eut pas le temps de le dégainer de sa ceinture.

Les deux colts du chef de police étaient déjà dans ses mains, prêts à cracher leur mitraille.

Baptiste appela un waiter :

— Désarme le tricheur, dit-il.

Quand ce fut fait, Nap posa tranquillement ses deux armes à feu sur la table et sourit moqueusement :

— On a parlé il y a quelques minutes d’un usage de l’ouest canadien ; eh bien, il y en a un autre dont je me réclame ; c’est que la victime de tricherie a le droit de châtier de ses mains et de ses pieds le tricheur. Chef, avec votre

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