bien. En effet, seuls les propriétaires de ranches ont le pouvoir de donner ou de vendre ce qui, en exclusivité, leur appartient. Laisse les toisons ici et déguerpis.
— Minute, fit Ravelle.
Il s’approcha du cheval de Bocherall.
Y lut la marque AB et dit :
— Le cheval reste ici. Tu pars à pied.
— Mais cette monture m’appartient.
— Tu mens.
— Non…
— La marque AB sur le cheval te dément.
— J’ai acheté cet animal.
— De qui ?
— De Battling Ren…
— Encore !
Baptiste intervint de nouveau :
— D’abord, dit-il, Renaud n’avait pas droit de te vendre la bête ; je te renvoie à ce que je t’ai dit tout à l’heure… Et puis, si c’est vrai que tu as bel et bien acheté l’animal, montre-moi ton reçu…
L’homme ne produisit pas de facture acquittée.
— Ainsi tu n’as pas le papier ?
— On ne m’en a pas donné.
— Alors sacre le camp.
Nap accentua :
— Ouste, ramasse tes guenilles.
Comme il prenait sa carabine, Baptiste lui dit :
— Montre.
Le chef sentit le bout du canon de l’arme.
— Ça sent la poudre, et ça signifie que cette carabine a tiré au moins un coup au cours des dernières 24 heures…
Il reprit :
— Je saisis cette carabine, et maintenant pousse-toi…
Cette fois le chenapan ne se fit pas prier.
Non, non.
Il s’empara de son baluchon et partit à pied, cependant que les 2 hommes lui souhaitaient un bon voyage ironique.