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Quand elle reparut vêtue d’une splendide robe d’un éblouissant rouge-chinois, Chiasson l’attendait :

— Et maintenant le grimage, dit-il.

Il commença par lui peinturer les lèvres d’un rouge éclatant et vulgaire.

Puis il la maquilla pesamment, lui donnant un air de prostituée classique.

L’orchestre se composait de trois instruments.

L’accordéon.

La musique à bouche.

Le violon.

Chiasson ordonna aux musiciens :

— Préparez-vous et, au premier signe que je vous ferai, jouez…

S’adressant à Huguette, il demanda :

— Que danses-tu le mieux, la belle ?

— Je sais valser.

— Alors vous jouerez une valse, les gas.

— Entendu, boss.

Chiasson dit alors à Dougald :

— Va ouatcher dehors et dès que tu verras le posse revenir, rentre m’en avertir.

x x x

Une grosse heure s’écoula.

Puis soudain…

La porte s’ouvrit.

Sandy parut :

— Le posse s’en vient au grand galop.

Chiasson ordonna :

— La valse, les gas.

Ils jouèrent les premiers accords du DANUBE BLEU.

Le salounard prit Huguette par la taille et ils se mirent à danser.

Le premier à pénétrer dans la saloune fut le révérend.

Il contempla le spectacle.

Son regard se fit dur.

Dangereux.

Mais il ne dit pas un mot, et alla s’asseoir.

Les autres membres du posse étaient tous aux tables quand les derniers accords de la valse moururent…