Page:Verchères - Aventures de cow-boys No 1 - L'or maudit, 1948.djvu/30

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pistolets fussent-ils des colts.

Gérard hocha affirmativement la tête.

Avait-il compris le sens mystique des paroles du chef ?

Il sortit et se mit à ramper vers la saloune.

x x x

Entrons dans cette saloune.

À leur arrivée, Chiasson avait dit à Huguette :

— J’aime les situations claires, la belle. D’abord, je t’affirme que tu n’as rien à craindre ni de moi ni de Dougald. N’est-ce pas ?

Sandy répondit vulgairement :

— Je me sacre des femmes, moi.

— Moi aussi, dit le salounard. Tout ce que je te demande, la belle, c’est de mettre une toilette de bal et de danser avec moi ici.

— Et si je refuse ?

— Ton oncle le papiste meurt.

Elle demanda :

— C’est bien là tout ce que vous me demandez ?

— Oui… non… j’oubliais quelque chose ; oh, une bagatelle…

— Quoi ?

— Je te maquillerai le visage.

Dougald intervint :

— Acceptes-tu ou faisons-nous boucherie avec ton oncle ?

Huguette réfléchit…

Danser ?

Au fond il n’y avait aucun mal à cela ; n’avait-elle pas appris la valse au couvent ?

Maquillage ?

Ce n’était pas défendu sous peine de péché.

Elle croyait sincèrement que son oncle lui-même aurait toléré, avec réluctance peut-être, mais aurait toléré quand même qu’elle se maquillât et qu’elle dansât, surtout quand une vie humaine était l’enjeu.

— J’accepte à une condition par exemple.

— Laquelle ?

— C’est que la robe de bal ne soit pas trop décolletée.

— Elle ne l’est pas du tout.

Huguette suivit Chiasson jusqu’à la porte d’une chambre où il la laissa respectueusement entrer seule.