Page:Verchères - Aventures de cow-boys No 1 - L'or maudit, 1948.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Jette donc un coup d’œil dans toutes les pièces, Artie.

Monroe obéit, puis dit :

— Personne ; tout va bien.

Chiasson tira rudement à lui la jeune Huguette et lâchement l’embrassa de ses lèvres immondes.

Dougald remarqua cyniquement :

— Ce n’est pas le temps des scènes d’amour.

La jeune fille cracha de dégoût.

Alors le prêtre crut comprendre le plan impie.

Diabolique.

D’une voix qui contenait à peine sa juste colère, il dit :

— Huguette ?

— Oui, mon oncle…

— Si on te demande de prévariquer, si on dit que seules tes prévarications peuvent me sauver la vie, défends ta vertu jusqu’au bout.

S’adressant aux trois canailles, le prêtre tonna :

— Sodôme et Gomorrhe ont été détruites par le feu du ciel. Il en sera de même pour votre trio impie, assassin et prévaricateur. Les foudres célestes vont vous réduire en charpie, puis en poussière. Memento homo…

Les gas se mirent à ricaner.

Chiasson dit :

— Assez parlé ! Viens, la belle ; je t’engage comme danseuse professionnelle de ma saloune.

Dougald dit :

— Je t’accompagne, Chiasson.

— Et moi ? fit Monroe.

— Toi, va-t-en avec le papiste au camp des mineurs. L’abbé leur donnera la représentation de danse qu’il nous a refusée dimanche dernier.

Ils sortirent.

Marchildon replaça le chef dans son lit.

Celui-ci regarda son assistant et dit :

— Pauvre Gérard, je sais bien que la scène qui vient de se terminer a été dure, très dure pour toi.

— Oui, si je n’avais écouté que mon amour pour la pauvre Huguette…

— Tu serais incapable de la protéger…

Après un silence, il reprit :

En effet, car tu serais actuellement un homme mort.