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— Whoa…

Baptiste et Marchildon sortirent.

Le chef eut peine à prendre un air de fête pour accueillir le prêtre venu à sa demande expresse.

Gérard, le jeune policeman, n’avait d’yeux que pour la jolie Huguette à qui il aida à descendre de voiture.

Soudain Pander dit :

— Verchères ?

Le vieux Baptiste, intrigué, s’approcha de la voiture.

— Qui va là ?

— Le révérend Pander, et je t’ai au bout de mon pistolet.

— Que veux-tu ?

— Je sais que je puis me fier à ta parole d’honneur, chef ; je suis blessé ; oh, une blessure légère ; mais j’ai perdu beaucoup de sang ; il me faut quelques jours de repos avant de reprendre la route ; m’accorderas-tu refuge et me laisseras-tu ma liberté ?

Baptiste réfléchit…

Longuement…

Pesa le pour.

Pesa le contre.

Au fond, si le révérend manquait d’orthodoxie, il n’était pas un criminel dans la littérale acceptation du mot.

Ses méthodes de nettoyage de l’Ouest étaient illégales ; mais elles obtenaient des résultats remarquables.

Pander dit :

— Tu m’accordes refuge ?

— Oui.

— Tu ne m’arrêteras pas ? Tu me laisseras partir ?

— Non, ou du moins pas tout de suite. Dougald a détruit en quelques heures mon travail de pacification de plus de 25 ans. J’ai besoin d’un allié, mon révérend ; et c’est toi que je choisis. Je t’assermenterai quand tu seras rétabli ; nous vaincrons bien à nous deux Sandy Dougald et sa bande. Quand cette besogne sera terminée, tu pourras partir. Dès ce moment-là notre trêve prendra fin.

C’était un mercredi.

Ce fut le dimanche suivant que commença le bal sacrilège.


CHAPITRE III

L’OFFICE RELIGIEUX


Tout le reste de la semaine se passa sans incident.

On se serait cru dans un sage petit village de rentiers Québécois.

Le jeudi après-midi, comme Baptiste était à sermonner