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plan incliné CDE, (fig.  19), ne peut être rétablie dans la direction du cours de la rivière que par une nouvelle impulsion. C’est comme une boule qu’on force à monter sur un plan incliné, d’où elle retombe toujours pour recevoir de nouvelles impulsions. C’est le travail de Sisiphe.

Je tire de-là, pour première conséquence, que, dans une rivière de cours permanents où il y a des sections inégales, l’eau se tient plus haute qu’elle ne feroit, si toute la rivière étoit rétrécie également, à la mesure de sa plus petite section. La cause de ce phénomène est la même que celle qui retarde la dépense dans le tuyau variqueux (prop.  vii, no.  4). L’eau qui descend du réversoir N dans le bassin PQ (fig.19), y perd presque toute la vitesse qu’elle a acquise en descendant de N, bien que le reversoir ait, du côté d’aval, une pente curviligne qui dirige la vitesse de l’eau dans le sens horizontal. Guillielmini a très-bien remarqué qu’une chûte n’influe pas sur l’établissement du lit inférieur ; ce sont les tournoiemens de l’eau dans le bassin PQ qui détruisent la vitesse produite par la chute ; cette vitesse a creusé le fond et élargi le lit du canal en PQ ; les tourbillons s’y forment d’un côté et de l’autre, au fond et à la surface, dans les sens horizontal et vertical. Il seroit inutile de vouloir