Je sentis comme un mouvement nerveux, que ne put réprimer la femme qui me tenait. Je la regardai ; elle me fit encore signe de me taire.
— Ah ! continua G…, si elle pouvait se sauver, elle ne manquerait pas de le faire ; aussi je ne la perdrai pas de vue.
— Comme cela te plaira, reprit la Louise, mais je ne veux pas qu’elle reste près de moi.
Ma protectrice prit alors la parole du ton le plus· naturel :
— Je la garderai, si tu veux. Il est tard maintenant ; il est presque sur que je serai seule ; j’en aurai bien soin ; je sais ce que c’est que les enfants.
Cette proposition eut l’air de sourire à la Louise.
— Cela te va-t-il ? dit-elle à G…
— Oui, pourvu qu’elle ne la laisse pas sortir.
— Sois tranquille. Elle a une fille qu’elle élève joliment, va ! Allons, ma petite, dit-elle, en se tournant vers moi, tu vas rester avec Marguerite ; ton père viendra te chercher demain.
Je me reculai. J’avais peur d’être touchée ou embrassée par cette créature.
Dès que la porte fut fermée, je dis à Marguerite :
— Ah ! madame, vous allez me conduire près de maman, n’est-ce pas ?