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pas garde, le méchant homme, car s’il eût compris ma terreur, il m’eût fait entrer dans ce passage pour mieux me faire souffrir ; mais, regardant à sa gauche, il traversa la rue et nous entrâmes dans une espèce de cul-de-sac ; vers le milieu, il s’arrêta ; je regardai la maison où il se disposait fenêtres étaient fermées. Au rez-de-chaussée, il y entrer. Elle était haute, étroite ; les avait une seule boutique dont les carreaux étaient blanchis. Cette maison ne ressemblait pas aux autres maisons. L’allée était noire. En entrant, mon corps se raidit et j’appelai mon chien. Mais en se retournant et voyant la pauvre bête sur ses pas, G… lui donna un coup de pied. Je sentis quelque chose de si douloureux à mon sœur, que je m’affaissai sur l’épaule de mon bourreau. Je ne vis plus rien ; je n’entendis plus rien que les plaintes de mon chien qui s’éloignait en gémissant. Je ne sais si je m’étais évanouie, ou si la volonté de ne plus voir, de ne plus entendre, m’avait engourdie pendant quelques instants. Enfin j’entendis parler ; c’était une voix de femme. J’ouvris les veux et sautai à bas de la chaise sur laquelle on m’avait déposée. Je courus près de celle femme ; je me serrai si près d’elle, qu’on cùt dit que je voulais entrer dans son corps. Je vis les veux de G… qui dardaient sur moi ; je