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qui je viens de rencontrer à Lyon, chez un tel, chapelier, cette pauvre Mme G… avec sa fille. »

Peu de temps après, mon beau-père savait où nous étions. Comme il n’avait pas un sou, il se fit engager en qualité de chauffeur sur un bateau à vapeur qui faisait le service de Lyon. Je vous ai dit qu’il était ingénieur-mécanicien.

Ignorant la présence de G… à Lyon, nous vivions dans une complète sécurité. Le réveil fut affreux.

Un jour, ou plutôt un soir, car à quatre heures et demie, dans l’hiver, il fait nuit, je promenais mon chien. J’étais au milieu de la place, quand un homme me prit dans ses bras, et m’enleva de terre comme une plume.

J’allais crier ; mais tout d’un coup les battements de mon cœur s’arrêtent, ma voix s’éteint dans ma gorge. Je venais de reconnaitre mon beau-père.

Il ne me dit pas un mot ; je ne pouvais revenir de ma surprise. Ce fut seulement quand je vis que nous nous éloignions de la maison que je lui dis : Où me conduisez-vous donc ? ma mère demeure là. — Sois tranquille, elle viendra bien nous retrouver.

Je fis un effort pour m’arracher de ses bras et crier ; mais il me serra si fort que mes os cra-