Page:Venard - Memoires de Celeste Mogador - vol 1 1858.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée

Voici ce qui s’était passé :

Notre jeune protecteur nous avait conduites au poste et recommandées à l’officier qui le commandait. Comme j’avais été arrachée de mon lit, toute nue, on avait envoyé quatre hommes chez mon beau-père demander de quoi me vêtir.

Les soldats trouvèrent une femme dans la chambre de ma mère. Voilà pourquoi G… nous avait jetées dehors.

On les arrêta tous les deux, et on les mit dans le violon du poste où nous nous étions réfugiées.

G… voulait se jeter sur nous, mais on faisait bonne garde.

— Je les tuerai toutes les deux ! criait-il en écumant de rage.

— En attendant, dit l’officier, je vais vous envoyer à la Préfecture de police, pour un bon bout de temps.

Quand le jour parut, ma mère, (jui ne i)Ouvait marcher, fut placée ainsi que moi sur un hrancard, et on nous porta toutes les deux chez le commissaire de police, qui envoya M. G… en prison, et qui fit conduire ma mère à l’Hôtel-Dieu.

— Tranquillisez-vous, madame, avait-il dit à maman ; je vais vous donner un certificat pour que