Nous devons donc conclure de cela que l’immobilité est une affection qui a pour siège le cerveau ; maintenant il ne nous reste plus qu’à rechercher quelles sont les lésions qui peuvent altérer cet organe. Il est évident que nous n’allons pas examiner toutes ces lésions, et nous nous bornerons à celles qu’on trouve généralement à l’autopsie des chevaux immobiles, c’est-à-dire de celles que nous avons énumérées à l’article Anatomie pathologique.
Nous verrons tout naturellement en premier lieu l’hydrocéphale. Certains auteurs, parmi lesquels se range Magendié, admettent que l’hydrocéphale peut faire développer les symptômes de l’immobilité, parce qu’ils regardent les corps striés comme l’organe élaborateur des mouvements du recul. Dès lors, l’accumulation de sérosité dans les ventricules comprimerait ces organes, les paralyserait, et la difficulté du recul, qui est, comme on le sait, un des symptômes les plus caractéristiques de l’immobilité, serait produite de cette manière. Mais cette explication de la nature de cette affection ne nous paraît guère plausible, car, en effet, Magendié n’explique ainsi qu’un seul symptôme et ne s’est pas assez occupé des facultés intellectuelles qui sont atteintes dans cette affection. Il est bien plus rationnel de mettre ces mouvements sous la dépendance d’une impulsion produite par le cerveau, et alors on pourra non-seulement s’expliquer leur difficulté, mais encore tous les symptômes qui apparaissent dans l’immobilité. C’est, du reste, ce que nous prouvent les expériences que nous avons mentionnées plus haut, de Flourens, Longet et Colin.