est la cause qui a produit cette aberration, et c’est ce que nous allons tâcher de faire ; mais avant il faut rechercher quel est le siège de leur élaboration. C’est, du reste, ce que les plus grands physiologistes de nos jours ont cherché et cherchent encore.
Pour cela, Flourens, en expérimentant sur des pigeons et des poules, a enlevé le cerveau couche par couche à ces animaux, et il a réussi à faire développer une immobilité artificielle. En effet, les animaux qui avaient été ainsi mutilés restaient dans la position où on les mettait et ne cherchaient pas à en prendre une meilleure ou moins fatigante. Les sensations spéciales étaient émoussées, car si on plaçait l’animal sur un tas de blé, il ne cherchait pas à manger. Lorsqu’on lui introduisait du grain dans la bouche, il ne l’avalait pas, et ce n’est que lorsqu’on le plaçait dans l’arrière bouche qu’il était dégluti, par suite d’un mouvement réflexe, qui se produisait par l’excitation de l’aliment sur la muqueuse du pharynx, excitation qui était transmise par l’intermédiaire des nerfs sensitifs à la moelle, sur laquelle elle se réfléchissait, se changeait en motrice et se transmettait, par l’intermédiaire des nerfs moteurs, aux muscles du pharynx et de l’œsophage, qui se contractaient péristaltiquement, mais sans l’intermédiaire de la volonté. Ce qui prouve bien que les sens de l’olfaction et de la gustation n’y prenaient aucune part, c’est que si on mettait des cailloux à la place du grain, les mêmes phénomènes se reproduiraient.
Ces expériences, faites par Flourens sur de petits animaux, ont été répétées par M. Colin sur des rumi-