ces pèlerins sont de la classe pauvre, ignorants, hébétés, superstitieux et très souvent complètement dégénérés, et les voilà tout à coup abandonnant la culture de la terre, quittant leurs métiers, s’arrachant aux doux travaux du ménage et à l’éducation des enfants, pour aller à Trèves adorer une idole et voir un spectacle ordonné et exécuté par la hiérarchie romaine ! — Oui, c’est une idolâtrie ; car bon nombre de ces malheureux sont, par-là, détournés des véritables sentiments de piété et de respect qu’on ne doit avoir que pour Dieu, pour adorer une robe, une œuvre faite par la main des hommes. Pour faire ce voyage et pour gratifier le clergé qui expose la tunique, des milliers de pèlerins empruntent l’argent à usure. Souvent ils mendient chemin faisant et retournent dans leurs foyers, malades, affamés, exténués, plus pauvres que jamais. À ces dommages matériels s’ajoutent de plus grands préjudices moraux. Bien des femmes et des vierges perdent la pureté de leurs cœurs dans ces pèlerinages. La chasteté, la répu-
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