rellement, Chavanay invita Colette dès la première danse.
— Si vous étiez châtelain, je crois que je serais tellement intimidée que je n’oserais accepter, dit-elle en plaisantant.
— Vous allez m’obliger à renoncer à mon projet !
Cette réponse, qui n’était sans doute qu’un madrigal, fit, cependant, rosir les joues de Colette. Chavanay s’aperçut de son trouble et, immédiatement, changea de conversation.
Il ne devait plus être question de Grandlieu jusqu’à la fin de la soirée.
Quand la jeune fille se retrouva seule dans sa petite chambre, elle essaya de démêler les innombrables informations qu’elle avait pu recueillir et, il faut le dire, aucune n’était favorable à François Lesquent. Toutes semblaient se compléter, s’étayer pour prouver que le jeune homme cherchait à tout prix à se rendre maître du château.
« Je n’ai plus rien à faire à Grandlieu, pensa Colette. Je partirai demain matin et j’irai à Pont-Audemer. Peut-être Me Lemasle sera-t-il chez lui. J’arriverai bien à savoir s’il est vrai que Lesquent avait fait un faux et, de toute façon, le notaire me dira si les arbres sont vieux ou s’ils sont encore de bon rapport.
« Quel cassement de tête que d’être châtelaine ! »