ils firent quelques pas tous les deux sans parler. Puis François demanda :
— Vous avez peut-être déjeuné un peu rapidement ? Voulez-vous que nous prenions une tasse de thé ?
— J’accepte avec plaisir.
Colette et son cousin entrèrent dans l’auberge et, tandis qu’ils attendaient qu’on les servît, Lesquent fredonna Tea for two.
— Puisque vous habitez Grandlieu, vous devez bien avoir une photo du château.
— Certainement. Vous êtes curieuse de voir votre bien ?
Il glissait déjà la main vers son portefeuille, quand il se ravisa.
— Vous êtes vraiment pressée de voir Grand-lieu ?
— Bien sûr, fit-elle, étonnée.
— Ne déflorez pas votre plaisir, nous y serons dans une heure.
— Vous croyez que j’aurai plus de plaisir à le découvrir en « vrai » si je n’ai pas vu la photo avant ?
— Plus de plaisir, peut-être, mais aussi moins de désillusion. J’ai dans mon portefeuille une fort belle photo qui l’avantage assez. Je vous la donnerai pour que vous la montriez à vos amis, pour les étonner. Mais quand on le voit « en vrai », comme vous dites, il est beaucoup moins somptueux.
— Alors, j’attendrai, dit la jeune fille avec une nuance de regret.
Quand ils eurent pris le thé, ils restèrent un